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Janvien-Mars 1922.
LA FRANCE FRANCISCAINE
MÉLANGES
d'Archéologie, d'Histoire, d'Art et de Lattérature relatifs aux Orôres de S. François en France Qu XIII au XIX" siècle
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
DE LA
Société d'Histoire et d'Études
| Franciscaines ADMINISTRATION AMIENS. — 48, Aue Jules-Barni. — AMIENS DÉPOTS
Librairie Auguste PICARD
Librairie René GIARD 82, rue Bonaparte, PARIS (vi')
Tue Royale, LILLE (Nord)
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SOMMAIRE
du numéro de Janvier - Mars 1922
I. — ETUDES
Le Cardinal Pierre de Foix et ses légations (1386-1464), (fin). François Baron. Maîtres franciscains de Paris : Guillaume de
Ware, O.F.M.'’XIII* 8.) Ephrem Lonépré
II. — DOCUMENTS
Les deux Aquitaines et la Commission des Régu-
liers (XVII s.) Germain Delorme. Etat des unions à faire dans la province des
Cordeliers d'Aquitaine la Récente . Etat des changements à faire dans l’Aquitaine _ l'Ancienne des Frères Mineurs de l'Observance Observations sur les abus qu se sont glissés dans
les provinces des Cordeliers en France. Chapitre du 11 octobre 1768 (a Toulouse) Délibérations pires par les Frères Mineurs
d'Aquitaine l’Ancienne, les 11 et 12 octobre 1768. . :
Table du chapitre provincial de Toulouse (1768).
LA FRANCE FRANCISCAINE
1-70
71-82
83-151 92
98 116 133
139 145
En raison'de A nas générale, la cotisation annuelle
est de 20 fr. pour
a France et de 25.fr. pour l'étranger.
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FRANCE FRANCISCAINE
MÉLANGES
d'Archéologie», d’Histoire ?, d'Art et de Littérature relatifs aux Ordres de S. François en France
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PUBLICATION TRIMESTRIELLE
DE LA
Société d'Histoire et d’Études
DILICGEBAT-PRANCIAM:V T-AMICAM- CORPORI5 : DOMINI - (THOMAS De CELANO)
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Franciscaines
ADMINISTRATION
AMIENS. — 48, Rue Jules-Barni. — AMIENS
DÉPOTS
Librairie René GIARD Librairie Auguste PICARD 2, rue Royale, LILLE (Nord) 82, rue Bonaparte, PARIS vi:
Le Cardinal Pierre de Foix le Vieux
et ses Légations
(1888-1464)
DEUXIÈME PARTIE
CHapiTRe III
(Suite)
Arles et Montmaiour
Après qu’une bulle du 28 mai 1440 eût privé Louis Aleman de son chapeau et de l’archevêché d’Arles, et après que sur ce siège fu:ent montés successivement Jean de Beauvau et Pierre Dulac au milieu des dificultés les plus embrouillées 1, le cardinal de Foix entama des pourparlers et réussit à se faire nommer administra- teur perpétuel de l’archevêché vacant, le 20 avril 1449 2. Mais voici que le schisme prend fin et que Nicolas V rétablit dans leurs dignités ses anciens ennemis (11 mai 1449) : Aleman redevient
1. Pérouse, p. 489-474.
2. Le 20 avril 1449 le conseil de ville d’Arles dépêche deux am- bassadeurs au légat pour lui signifier que les chanoines viennent de le choisir pour leur administrateur (Gal. nov., t. IT, col. 846, n° 1975 ; — ces ambassadeurs font relation de leur voyage le 27 avril : id. ibid. col. 847, n° 1977). Le 23 avril les consuls d'Arles décident sur les prières du roi René de demander au pape la confirmation de cette nomination (id, ibid., col. 846, n° 1976 ; pour les frais de cette ambassade, voir id., ibid., col. 817-848, n°" 1978-1979).
Loi
3 L'antipape Félix V abdique le 7 avril 1449.
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9
donc ainsi archevêque d’Arles, mais pour bien peu de temps, puisqu'il meurt le 16 septembre 14501. C’est Pierre de Foix qui lui succède ; il obtient l’archevêché d’Arles le 9 octobre 14502, et à la même date Nicolas V le nomme abbé de Montmajour 3. Le cardinal de Foix n’avait pas attendu d’être promu à l’arche- vêché d’Arles, pour s’immiscer dans les affaires ecclésiastiques de cette province ; sa charge de légat l’avait amené déjà à s’oc- cuper de l’église de Marseille, soit pour l'attribution de bénéfices ou de charges {, soit à propos de réclamations du monastère de
1. Pérouse, p. 475-477,
2. Bulle publi. dans : Gal. nov.,t. III, col. 848-849, n° 1982, et dans Dubarat, Bulles pontificales, p. 251, n° XIII — Cf. Gal. christiana, t. I, col. 586 et Dubarat, Note sur cinq bulles, n° IV. Cette bulle se trouvait aux Arch. Hte-Garonne, coll. de Foix, cart. personnels, G 5 (disparue). De plus, le 9 octobre Nicolas V notifie cette nomination aux vassaux d'Arles : bulle publ. dans Dubarat, Bulles pontificales, p. 251-252, n° XIV, elle se trouvait aux Arch. Hte-Garonne, ibid., G 6 (disparue).Il invite aussi les vassaux de l’église d’Arles à prêter foi et hommage au cardinal : Arch. Hte-Garonne, ibid., G 8 (disparue).
3. Bulle publ. dans : Gal, nov., t. III, col. 819-850, n° 1983. Cette bulle porte qu'après la mort de l’abbé Bertrand en 1431, Martin V avait donné ce monastère en commende à Louis Aleman et qu’il s'était ré- servé de pourvoir à ce bénéfice pendant la vie d’Aleman, mais il spéci- fiait que désormais les archevêques d’Arles posséderaient Montmajour en commende. Cette bulle se trouvait aux Arch. Hte-Garonne, fonds du coll. de Foix, cart. personnels, G 9 (disparue). Cf. Rover, p. 171-172. De plus, le 9 octobre Nicolas V invite les vassaux du monastère de Mont- majour à prèter foi et hommage au cardinal : Arch. Hte-Garonne, ibid. G 7 (disparue).
4. Le 13 décembre 1434 il donne pouvoir au précenteur de l'église de Marseille d’attribuer deux chapellenies à l’hebdomadier du monas- tèére de Saint-Victor (Arch. Bouch.-d.-Rhône, fonds S. Victor, H. 456). Le 5 mars 1441 il confirme l’accord intervenu entre Guillaume Dulac, abbé de Saint-Victor et ses religieux, d'après lequel les religieux nommeront désormais à l’office de cellerier que l’abbé s'était jusqu'alors attribué (id. ibid., H 466). Le 11 janvier 1448 il accorde uu prieuré au prieur de Saint-Victor, Jean de Isia (id. ibid., H 470).
9:
Saint-Victor 1, soit au sujet de la nomination à l’évêché de Mar- seille 2. Ù
Dès son élévation au siège d’Arles, il prend de sages mesures. Le 9 mai 1451, il obtient de Nicolas V la révocation de la bulle qui avait exempté l’évêèché de Marseille de toute dépendance à l'égard de l’église d'Arles 3% ; le 17 février 1454, il réglemente les droits de pâturage dans la Craut ; et de Calixte III il obtient,
1. Le légat, ayant reçu la plainte des religicux de Saint-Victor qui se disent lésés par les règlements du dernier chapitre général, renvoie l'appel à Jean Payer, archidiacre de Carpentras, auditeur du palais apostolique (8 juin 1446 ; id., ibid., H 471, H 474). I1 reçoit aussi la plainte des mêmes religieux parce que l’immunité de leur monastère vient d’être violée : en février 1448 un bourgeois de Marseille s’était réfugié dans l’inviolable monastère de Saint-Victor « eo quia alium civem... cum armis invaserat, percusserat, vulneraverat.…, ob quam cau- sam quidam servientes curie regie. ad dictam ecclesiam fuerunt depu- tati ad custodiam persone ïillius qui ad immunitatem dicte ecclesie confugerat. Quemm ibidem nec alibi reperucrunt nec viderunt.…, tamen instabant violando immunitatem dicte ecclesie et petendo ut religiosi dictum confugientem eisdem traderent. » Plainte est alors portée au légat qui commet à Guillaume Blégier, chanoine et sacristain de Vaison le soin de lancer une citation contre les coupables, le viguier, les juges, le clavaire et le procureur fiscal de Marseille qui ont violé l’immunité du monastère et saisi son temporel ; la citation de Blégier est du 6 mars 1443 (id., ibid., H 473).
2. En 1433 l’évèché de Marseille était vacant ; le chapitre y avait nommé Louis Glandevès et Eugène IV en avait pourvu Barthélemy de Raccoli. L'affaire avait été portée devant les pères du concile de Bâle qui, avertis le 18 juin 1435 par le cardinal de Foix, se prononçaient en faveur de Louis Glandevès le 1° mars 1436 (Haller, t. V, p. 138 et 147). Le pape, outré de ces procédés, avait jeté l’interdit sur Marseille ; des démarches auprès du légat et de Roger de Foix, les sollicitations de la reine de Provence, surtout la mort de Raccoli et de Glandevès en 1445, ramenèrent la paix. Alors Nicolas V nomme à l'évêché de Marseille Nicolas de Brancas le 18 juin 1445 et l’exempte de toute dépendance à l'égard de l’église d'Arles (Belsunce, t. III, p. 18, 30, 38). )
3. Gal. nov. t. Il, col. 466-467, n° 774 et t. III, col. 851, n° 1990 ; Belsunce, t. III, p. 40. Déjà le 9 juillet 1450, le clergé de Marseille avait protesté contre cette exemption qu'il jugeait scandaleuse et préjudi- ciable et Pierre de Foix avait été de cet avis. (Gal. nov., t. IT, col. 464- 466, n° 773 et t. III, col. 818, n° 1980).
4. Il passe avec la ville d’Arles une transaction d’après laquelle les bergers pourraient conduire leurs troupeaux dans la partie de la Crau qui appartient au Saint-Siège, à condition de payer à l'archevèque un anouge, c’est-à-dire un petit agneau non tondu pour un troupeau de cent têtes (Arch. Bouch.-d.lthône. répertoire 1714). Cet accord est ap- prouvé par le roi René le 2 janvier 1457 (ibid., inventaire 1669, f° 179 ; Bibl. Nat. Ms. lat. 24172, f. 299 ;: cf. Bouis, p. 448 et Trichaud, p. 47- 48).
1
le 26 juillet 1455, l’union du prieuré de Saint-Jacques, de Saviano à la mense archiépiscopale d'Arles 1 : ainsi les revenus du siège sont-ils fort augmentés. Puis il administre prudemment la pro- vince ; au concile d'Avignon de septembre 1457, il décide que le monastère de Saint-Victor de Marseille sera visité par Nicolas de Brancas, évèqaue de Marseille2. Son activité va même plus loin, et il mène une enquête délicate à l’archevêché d’Aix 3%, C'est lui qui, en sa qualité d’archevèque d'Arles, confère bénéfices, prieurés et chapellenies 4 et reçoit les hommages et reconnais- sances des possesseurs de terres ecclésiastiques 5.
1. Reg. Vatic., 438, f° 21. Prieuré de St-Jacques de Saviano, ord. S. Aug.
2. Le 1°" octobre 1457, le monastère en appelle au pape contre cette décision (Arch. Bouch.-d.-Rhône, fonds S. Victor, H 484).
3. En 1459 le roi René se plaint du mauvais état de l’église d'Aix dont l’archevêque Robert Damiani devient fou. Le légat en avertit le pape qui donne à l’archevèque malade un coadjuteur, le chanoine Oli- vier de Pennart ; puis sur les ordres du pape, il ouvre une enquête le 23 mars 1460, Damiani démissionne et Olivier de Pennart lui succède le 8 août 1460 (Gal. nov., t. I, col. 80-83, n°" 74-76 ; cf. ibid., col. 105).
4. Par exemple, il concède un prieuré à Antoine Milon, moine de Montmajour, le 29 avril 1452 (Arch. Bouch-d.-Rhône, fonds Montma- jour, boîte 1451-1458, n° 834). Ou bien il accorde les prieurés d’Ollières et de Brue-Auriac au moine Jean Vioural qui en prend possession, le 17 mars 1453 (Arch. Bouch-d.-Rhône, fonds S.Victor, H 481). Ou bien, le 18 juin 1464 il confère le premier bénéfice vacant au moine Montolin de Rameau (id., ibid., H 493, H 494).
5. Voici des reconnaissances pour des terres d’Arles : le 1°" mars 1451, un certain Pierre Ulfar fait reconnaissance à l'archevêque pour un jardiv ,cour et fondement de tour situés dans la paroisse de la Major (ibid., répertoire 1713, f° 8) ; le 22 juillet 1451, Pierre Gentil lui fait reconnaissance d’une vigne de la Crau (ibid., inventaire 1669, f° 682) ; le 31 août 1457, Pierre Artigue lui rend hommage pour une partie du bois comtal (id. ibid., f° 479) ; le 14 décembre 1461, Jean Darlatan lui rend hommage pour une partie du bois comtal (id. ibid., f° 168). Voici d’autres hommages pour des terres situées à Aurons : reconnaissance de Jean et Antoine Ruffi, coseigneurs d’Aurons, le 5 février 1453 (id. ibid., f° 242) ; pour les lieux de Grans : bail d’un hermas consenti par l'archevèque en faveur d'Antoine de Villeneuve, le 11 mai 1457 ; pour Miramas : reconnaissance d’Elzéar et de Guillaume Sadoul, les 19 mars et 5 avril 1455 (ibid., fonds Montmajour, boîte 1451-1458, n°" 42 et 43) ; pour Salon : bail d’une vigne consenti par l’archevêque, le 13 octobre 1460 (ibid. livre rouge de Salon, f° 17-18) ; pour Saint-Chamas : bail d’un moulin et d’une vigne, les 19 novembre 1455 et 13 décembre 1462 (id. ibid. f° 8 et 23). Surtout pour Montmajour (ibid., fonds Montma- jour, boîte 1451-1458, n° 2326, recucil de reconnaissances consenties à
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e Dans l'administration de l'abbaye de Montmajour, le cardinal
de Foix montre un semblable sens pratique des affaires. Il tranche la discussion qui mettait en désaccord depuis longtemps cette abbaye et l’ordre hospitalier de Saint-Antoine-en-Viennois 1. Cet ordre, trouvant exagérée la pension annuelle de 410 marcs d’ar- gent qu’il devait payer à l’abbaye, s'adresse au dauphin Louis et le choisit pour arbitre2 ; ainsi, le 23 juin 1451, un accord est accepté d’après lequel les Antonins s'engagent à payer, à la place des 410 marcs d’argent, une pension annuelle de 1500 florins, et
L
de plus à unir à la mense de Montmajour les prieurés de Notre- Dame de Correns, de Saint-Geniès de Martigues et de Saint- Julien d’Arles ; cette union devait avoir lieu avant la Noël, être confirmée par le pape, et pour les frais de l’union les Antonins devaient verser 1000 florins 3. Cette convention, ratifiée par les
l'abbé de Montmajour, par les emphitéotes à Tarascon). Enfin pour Mondragon : hommages rendus les 6 et 8 mai 1452 par les coseigneurs de Mondragon, Thomas de Cadrix, Jacques et Louise de Montagut (ibid. inventaire 1669, f° 534) ; cf. un procès survenu entre ces coseigneurs de Mondragon et l’archevèque d’Arles, et la transaction acceptée le 22 mars 1455, d’après laquelle la justice appartient seulement à l’archevêque (Etendues, Jac. Girardi, LL, f° 1-12).
1. Primitivement, au XII siècle, l’ordre de Saint-Antoine-en-Vicen- nois était entièrement soumis pour le spirituel à l’abbave de Montma- jour ; mais en 1291 les moines de Montmajour avaient été chassés vio- lemment de St-Antoine, l’ordre hospitalier avait été érigé en abbave le 10 juin 1297, à condition de payer à Montmajour une pension annuelle de 1300 livres. C’est l'évaluation de cette pension qui donne lieu à bien des procès ; le 20 juin 1413 elle est estimée à 410 marcs d’argent (Royer, p. 174-175).
2. Arch. Bouch.-d.-Rhône, fonds Montmajour, boîte 1451-1458, n° 221 : procuration passée par l’ordre de Saint-Antoine pour trancher le différend (9 juin 1451).
3. Etendues Jac. Girardi, FF, f° 189-197. Les 1500 florins sont versés le mème jour et quittance en est aussitôt délivrée par le trésorier de Pierre de Foix (Brèves, Jac. Girardi, 1451, f° 315-316). La pension est payée régulièrement ; cf. les paiements du 25 mai 1455 (Arch. Bouch-d.. Rhône, fonds Montmajour, 1451-1458, n°* 227 et 228), ceux du 23 mai 1458 (id., ibid., n° 229) et ceux enfin du 1‘ juin 1461 où le monastère de Saint-Antoine d’Uzès est obligé, pour compléter la somme, de verser 500 écus d’or (Brèves Jac. Girardi, 161, f° 282-284).
ES —
@ parties !, est approuvée par Nicolas V, le 23 novembre 1451 2. Les prieurés de Correns, Martigues et Arles sont unis à Montma- jour le 13 janvier 14523, mais l’abbaye n’en prend possession que le 18 février 14531. Enfin, Pie II ratifie cet accord le 3 novembre 1461 5.
En 1454 l’abbé de Montmajour passe un accord avec le roi René, au sujet de la seigneurie de Graveson dont ils étaient tous deux propriétaires pour moitié. Comme René en désire la pro- priété unique et totale, il cède à l’abbaye, à condition d’être indemnisé par elle de la moitié de Graveson et d’une somme de 2.300 tlorins, les terres de Montpaon, la Visclède, Grès-du-Comte et Pélissanne ; mais il se réserve la faculté de rachat jusqu’au 1°" août 1455 (15 juillet 1454) 6. Le cardinal de Foix, heureux de
1. Le 23 juin 1451, les représentants de Montmajour promettent d'observer toujours ce contrat (ibid. 1451, f° 328-329). Il est ratifié par les religieux de Saint-Antoine, le 18 août 1451 et le 22 mai 1452 (Arch. Bouch.-d.-Rhône, fonds Montmajour, boîte 1451-1458, n°" 220 et 224).
2. Id. ibid. n° 223. Le roi de France la confirme par lettres-pa- tentes du 25 février 1453 (id. ibid., n° 225) et le parlement de Paris par arrêt du 15 septembre 1453 (id., ibid., n° 226).
3. Id. ibid., n° 535 : en même temps Nicolas V casse la collation du prieuré de Correns qu’il avait jadis faite en faveur de son notaire, Jean Aymeric, chanoine de Tours, Cette union est approuvée par Ca- lixte III le 28 août 1455 (Denifle, t. I, p. 422, n° 890).
4. Arch. Bouch.-d.-Rhône, fonds Montmajour, boîte 1451-1458, n° 540. La prise de possession de Saint-Julien d'Arles n’a lieu que le 23 fé- vrier 1453 (id. ibid. n° 1399). Auparavant, le 27 janvier 1453, Nicolas V décide que les anciens titulaires, Jean Aymeric pour Correns et Bertrand Baudouin pour Martigues, jouiront jusqu'à leur mort de tous leurs fruits et revenus (id. ibid., n° 538).
5. Id. ibid., n° 230 ; cf. une ratification du 1° février 1463 (ibid. boîte 1459-1466, n° 231). Mais les Antonins cessent de payer la pension en 1482 (Royer, p. 175). Cf. Marin de Carranrais, p. 93.
6. Arch. B.-d.-Rhône, B 675 (a, original : b, copie) ; ibid, fonds Montmajour, boîte 1151-1458, n° 7 : « ct primo videlicet quod dominus rex. tencatur.…… dare et solvere eidem domino cardinali... in Avenione duos mille tricentum quolibet ipsorum pro grossis duodecim monete nunc in Provincia et in eademcivitate Avinionensi currente, quos idem dominus cardinalis pro majori valore dicti castri Montispaonis,Viscledi, Gresii et Castri de Pellissana et aliorum predictorum permutatorum cum omnibus eorum juribus et pertineniis suis, respectu minoris vallo- ris dicte medietatis Gravisionis eidem domino regi tempore dicti con- tractus expedivit.. » Le même jour René confle Fadministration de cette moitié de Graveson nouvellement acquise à Louis de Beauvau, seigneur
ST
cette transaction, s’empresse de prendre possession de Montpaon et autres lieux (16 juillet) 1 : et lorsque le 6 septembre 1455, le roi René veut user de sa faculté de rachat, le légat lui fait remar- quer que le délai est expiré depuis plus d’un mois et refuse mal- gré la promesse de belles indemnités 2. Mème trouvant dans cet accord de sérieux avantages, P. de Foix distrait des revenus des terges nouvellement acquises une pension annuelle de 100 flo- rins, pour la fondation d’un service funèbre quotidien (12 no- vembre 1456) 3.
Un autre échange en 1457, en vue de terminer les différends au sujet des étangs de Correns et de Martigues, paraît avoir été plus avantageux pour le roi René4. Le 19 mai 1457, celui-ci donne à Pierre de Foix le péage royal d’Arles avec sa juridic- tion et ses droits et lui accorde une pension de quarante florins sur la communauté d’Istres, payable annuellement pour la Saint- Michel 5 ; en échange, l’archevèque d'Arles lui cède les châteaux
de Salliès (ibid., B 675, c.) et il mande à ses officiers d'exécuter l'échange (ibid., fonds Montmajour, boite 1451-1458, n° 8) ; cf. Royer, p. 173 ; Marin de Carranrais, p. 91-92.
1. Arch. B.-d.-Rhône, fonds Montmajour, boîte 1451-1158, n° 36 ; c'est Garcias de Mota qui prend possession au nom de P. de Foix : « te procuratorem nostrum ad recipiendum possessionem nomine ct vice nostra… locorum et territoriorum de Montepavone, de la Viscleda… constituimus. »
2. Id. ibid. n° 9.
3. Id. ibid., n° 97 : « item quod dicta missa cellebretur de mortuis cum orationibus…., item quod cellebretur in aurora vel saltim ante solis ortum diebus singulis in dicto monasterio in majori ecclesia et in capella beate Marie. » ; l’été, cette messe devait être célébrée dans le cloître, à l’autel de la Vierge. Dès que les moines de Montmajour sont en possession de Pélissanne, ils ont des procès : 11 janvier 1458 (id., ibid., n° 38) et 24 janvier 1461 (ibid., boîte 1459-1466, n° 39). Sur tout cet accord cf. Chantelou. .#
4. Cet échange est publ. dans : Gal. nov., t. II, col. 861-866, n° 2004 : cf. Arch. B.-d-Rhône, inventaire 1669, f° 226.
5. Comme René avait jadis donné à son frère Charles J'Anjou, comte du Maine, ce péage d’Arles et cette rente de quarante florins, il faut auparavant que Charles d'Anjou se désiste de ses droits sur le péage et sur la rente (14 janvier 1456) ; c’est ce qui explique que Île 23 juin 1457 il ait ratifié cette convention passée avec le cardinal de Foix (Arch. B.-d.-Rhône, inventaire 1669, f9 228). Le 21 mai 1457, la comunauté d’Istres s'engage à payer à l’archevèque la rente de qua- rante florins (id. ihid., f° 503) ; et le 20 mai 1457 Faucon d’Agout abandonne contre 2.000 ducats toutes les prétentions qu'il pouvait exercer sur le péage (id. ibid., f° 228 et 507). Cf. Saxi, p. 360.
nn
et seigneuries de Ferrières, Saint-Mitre, Châteauvert, la sixième partie de Fos-sur-Mer et tous les droits qu’il possède sur les eaux et étangs de Correns et de Martigugs, sur la ville de Berre et sur l’îile de Martigues, mais il se réserve le droit de bâtir des maisons dans lesdits lieux pour la levée des dimes, sans avoir à payer des impositions, et le droit d’édifier un « brudigulum » sur le terroir de Saint-Chamas. | e Ainsi le cardinal de Foix et le roi René entretiennent des rap- ports constants d’amitié. René prend sous sa protection l’abbaye et l’abbé de Montmajour 1, marque sa déférence vis-à-vis de l’ar- chevêque d’Arles 2 et fait des cadeaux à ses familiers et servi- teurs 3, À son tour Pierre de Foix, pour ètre agréable à René, cherche à terminer les luttes qui l’occupaient à Naples contre Alphonse d’Aragon + ; et peut-être en 1457 bénit-il dans l’église
1. Lettres du roi du 28 mars 1454, adressées à ses officiers des cours d’Arles et de Tarascon : vobis mandamus quatenus prefatos co- mendatarium [Petrum de Fuxo] monasteriumque seu conventum.…. ac monasterii juridictiones, castra, loca… contra formam et tenorem nos- trarum presentium tuhitionis, salvagardie et protectionis nullathenus... molestetis inquictarique, vexari aut molestari seu etiam injuriari, offendi vel opprimi.… permitatis (Arch, B.-d-Rhône, fonds Montmajour, boîte 1451-1458, n° 98).
2. Il oblige les gentilshommes à aller recevoir l’archevèque à une licue de la ville, le jour de son entrée (Bouis, p. 448-449).
3. Le 4 juin 1448, il donne deux cannes de damas noir au maître
d'hôtel du légat (Lecoy de la Marche, Ettraits des comptes, n° 626) : le
26 septembre 1453, il donne trois ducats, cinq Dons à un de ses servi- teurs qui va à Rome (ibid., n° 3600).
4. La gucrre durait depuis 1438, et le 30 avril°1439 le pape avait
chargé P. de Foix d’établir une trève entre les deux rois ; cf. NOSTRA-
DAMUS (Caesar de), L'Histoire et chronique de Provence, Lyon, 1614, in-f°, p. 603-605. Le légat intervient et propose un traité de paix qui est publié, le 9 septembre 1443, par la reine Marie d'Aragon : « Ara hoyats tot hom gencralment.. que com, per intervencio e tractament del molt reverent pare en Crist en P.. cardenal de Foix, sia stat concordat que d’aci a la festa de Nadal... nengun vassal. originari, incola o habitador de Cerdenva e de Corsega e del principat de Cathalunya e de altres terres e illes.… no occupa, prenga ni face invasio per si o per altre o altres.… negunes ciutats, castells, viles a lochs vassals o satmeses.. dels comtats de Prohensa, de Fforchalquer o terres a aquells adjacents axi com son les ciutats de Massella e de Arles o les coses evens de aquells per terra o per ayga ab naus, galcres, #aleotes, bergantins o altres fustes o specie d'armes o en altre qualsevol manera, » (Arch. Pyr.-Or., B 262,
ce a,
Saint-Trophime d’Arles le second mariage du roi avec Jeanne de Laval 1.
L'Eglise et la Synagogue
La longue vie du cardinal franciscain, Pierre de Foix, est l'illustration de sa devise : servire Deo regnare est. Après avoir pris part aux sessions des conciles de Constance et de Sienne, après avoir terminé le schisme aragonais et reçu l’abdication d’un anti-pape, après avoir dirigé les travaux du concile de For- tose, il déploie encore son zèle religieux en terre comtadine.
Dès le début de sa légation, Eugène IV lui donne commission de réformer les statuts de l’église collégiale Saint-Pierre d’Avi- gnon (5 mars 1436) 2, et c’est lui qu’il charge de régler des ques- tions de discipline ecclésiastique dans plusieurs synodes réunis en Avignon, de 1441 à 14623. Le concile d’Arles, pour lequel le 8 mai 1453 le légat convoque les prélats provençaux # et qui com- mence ses séances le 16 novembre 1453, promulgue vingt statuts
«
f° 182-183). Alfonse ne paraît pas content de cette trêve (Cf. sa lettre au légat du 7 novembre 1446 ; Arch. Vatican, miscellanea, arm. XI, vol. 68, f° 362) et il refuse de l’observer (cf. sa lettre au légat du 12 mai 1448, publ. dans : Lecoy de la Marche, Le roi René, t. II, p. 261, n° 25).
1. Trichaud, p. 47-28; Bouis, p. 447. Au contraire Noble-Lalauzière dit que ce mariage eut lieu le 3 septembre 1455 ; et Bouche, t. II, p. 463 dit que ce mariage fut célébré à Angers.
2. Ces statuts corrigés et révisés sont publiés par le légat le 27 juillet 1436. (Bibl. Avignon, ms. 2816, f° 164-203, copie du XV° siècle : id., ibid., f° 216-248, copie du XVIII: siècle ; ibid. ms. 2608, copie du XVIII siècle ; ibid., ms. 4026, copie du XVIII siècle qui fournit le meilleur texte et le plus complet).
3. Synodes d?s 12 octobre 1441, 7 octobre 1442, 16 octobre 1443, 11 octobre 1447, 15 octobre 1419, 13 octobre 1451, 19 octobre 1452 et 1462. (Martène, Thesaurus novous, t. IV, col. 585-596). Le légat continue ses réunions synodales dans l’église d'Arles, les 25 octobre 1463, 17 avril 1464, 23 octobre 1464. (Gal. nov. t. III, col. 1295-1298, n° 3346-3248).
4, Convocations des évêques d'Avignon, de Carpentras, de Mar- seille, de Vaison, d'Orange, etc. (Gal. nov., t. II, coË. 852-853, n° 1993 et col. 1295, n° 3345 ; ibid., t. IV, col. 276, n° 542). Tous les évêques assistent au concile ou envoient des représentants. Cf. les lettres de procuration dans Gal. nov., t. III, col. 853-856, n° 1995-1999) ; le 24 avril 1454 les absents sont excommuniés. (Arch. Bouches-du-Rhône, répertoire de 1713).
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de réforme et d'ordre religieux î. Les décisions prises dans Île concile que le cardinal de Foix ouvre en Avignon, le 7 septembre 1457, sont bien plus importantes ?, puisque l’article IX de ses statuts proclame pour la première fois le dogme de l’Immaculée Conception et l’impose expressément, d’une façon précise et for- melle, sous menace d’excommunication contre tout fauteur de proposition contraire 3,
L'activité pieuse du légat se manifeste encore dans les procès de béatification de Pierre de Luxembourg et de Louis Aleman. Pierre de Luxembourg était mort le 2 juillet 1387 ; le 12 juin 1435 le cardinal de Foix fait demander sa canonisation, non au pape, mais au concile de Bâle, en lui promettant de fournir les pièces nécessaires 4 Le concile délègue quelques cardinaux et surtout P. de Foix pour enquêter sur la vie méritoire de Pierre de Luxembourg ; à son tour le légat charge le docteur ès-décrets, André Sanche, chanoine et sacristain de Lombez, auditeur de la
1. Publ. dans : Gal nov., t. III, col. 857-863, n° 2000.
2. Ce concile cst prorogé jusqu’au deuxième dimanche de Carè- me et se continue Je 23 mars 1458. Les actes du concile sont publ. dans: CoLeTt (Nicolas). Sacrosancta concilia ad regiam editionem exacta, Ve- nise, 1728, t. XIX, col. 183-192, et dans : Martène, Thesaurus, t. IV, col. 379-386 ; cf. Gal, nov., t. III, col. 866, n° 205-207.
3. Le mérite en revient à Pierre de Foix qui n’a pas oublié le discours prononcé par Gerson en faveur de cette doctrine au concile de Constance et qui connaît sans doute les œuvres des deux franciscains d'Aquitaine en faveur de l’Immaculée, Pierre Auriol et Pierre Porcher. La discussion de ce dogme avait été reprise au concile de Bâle, en mars 11436, sur l’instigation de Louis Aleman, et un décret avait même été rendu en ce sens (17 octobre 1439); mais comme à cette date ce concile n'était plus un « concile catholique », il n'avait ni mandat, ni dignité pour s'occuper d’une question aussi sainte. (Cf. disputationes facte in concilio Basil. de conceptione beate Marie, Bibl. Nat. ms. lat., 17188, 10713, 12376 ; voir Haller, t. IT, p. 816 et la Gal, nov., t. 111 col. 1340, n° 3660), — Voir sur cette question les deux articles du P. Othon et aussi quelques insignifiantes brochures de propagande religieuse (Duü- bosc de Pesquidoux, cardinal Gousset, monscigneur Guyot et abbé Vuil- laume, etc...)
4. Mon. conc. XV., t. II, p. 808-809 ; Gal. nov., t. IIT, col. 1386, u° 3831 ; cf. Labande, Projet, p. 3.
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cour des causes, de procéder à l'information et le 21 juillet 1435 il transmet au concile deux in-folios où sont consignés les ren- seignements Î.
Un mois après la mort du cardinal Louis Aleman 2 survenue le 16 septembre 1450, son vicaire et official, Guillaume Blégier, exhortait les prêtres présents au synode de la Saint-Luc à ne pas oublier dans leurs prières 3. Pierre de Foix mène alors une enquête, et le 3 mai 1451 le conseil d’Arles met entre ses mains, sous ‘ séquestre, les reliques d’Aleman #4. Les difficultés se com- pliquent encore à cause d’une rivalité entre le sacristain et le chapitre de l’église d’Arles, au sujet de la possession des oblations de cire et des présents faits en l’honneur d’'Aleman : le légat rétablit vite la paix 5, mais la béatification d’Aleman n'est pro- clamée que sous le pontificat de Clément VIII le 9 avril 15276.
Ce légat franciscain, qui voue un culte particulier à saint François et à saint Jérôme, vénère aussi les saints locaux du Comtat et de la Provence. En 1447 il visite les reliques de saint Siffrein et de saint Cloud dans l’église de Carpentras 7? ; l’année suivante il procède à l'élévation des reliques des Trois-Maries.
Une tradition douteuse et fort combattue admet que les saintes Marie-Madeleine, Marie-Jacobé, Marie-Salomé, Marthe et les saints Lazare, Trophime, etc., abordèrent sur les côtes de Pro- vence, au lieu actuellement appelé les Saintes-Maries-de-la-Mer, que les Maries furent enterrées à cet endroit même et que sainte
1. Martène, Ampl. col., t. VII, col. 815 ; Mon. conc. XV., t. II, p. 809 ; Haller, t. III, p. 471-472. Ces deux in-folios sont reçus par les pères de Bâle le 12 août 1435.
2. Gal. nov.,t. III, col. 1294, n° 3342 ; cf. Pérouse, p. 479-481.
3. Gal. nov.,t. III, col. 850, n° 1985 ; sur l’ambassade des Arlé- siens au légat, voir id. ibid., col. 823-826, n° 1920 et col. 851, n° 1987.
4. Id., ibid., col. 8245, n° 1920. 5. Id. ibid., col. 826-827, n° 1921 ; et col. 863, n° 2002 ; et col. 1186, n° 2997. -— Le 19 mai 1461, le conseil de ville d’Arles décide
d'écrire au légat pour le prier d'accorder des indulgences à ceux qui favoriseront la béatification d’Aleman (id. ibid., col. 827-828, n° 1922).
6. Id. ibid., col. 828, n° 1925.
7. Arch. Carpentras, BB 66, f° 27-32. C’est peut-être grâce à lui que les corps de saint Magne et de saint Agricol sont déposés sous le maïitre-autel de l’église Saint-Agricol d'Avignon. (Fornery, t. II, p. 116).
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Madeleine trouva sa sépulture à Saint-Maximin 1. Au quinzième siècle, comme le bruit se répand que le corps de Madeleine n’est point à Saint-Maximin, les habitants s’en émeuvent et demandent au roi René qui v consent, la permission d'ouvrir la châsse et de vérifier les reliques ?. Le 29 avril 1448, le prieur de Saint- Maximin, Adhemar Fidelis ouvre la châsse 3, et y ayant trouvé un acte de mai 1281 d’après lequel Charles II, comte de Provence, avait déposé dans cette châsse les restes de la sainte, il le porte au légat qui le 1°’ juin en garantit l’authenticité et ainsi vérifie les reliques de Madeleine f,
C’est au roi René que revient l’idée de la cérémonie solennelle des Saintes-Maries 5. Au printemps de 1448 les fouilles commen- cent pour fixer l’emplacement exact des reliques des saintes. Après avoir chargé l’évêque de Marseille de diriger les recher- ches (3 août), le pape donne commission à Pierre de Foix de procéder à l’élévation des reliques (20 octobre). Aussitôt (23 novembre) le légat examine le rapport de l’évêque de Marseille 6, et sur les instances du roi René il fixe au 2 décembre la céré- monie de l'élévation. Et de fait, au jour indiqué, devant tous les évêques méridionaux, sur la plage des Saintes-Maries, Pierre de Foix déclare solennellement que là, dans l’église, reposent
1. DENYS DE LA SAINCTE BAUME. Le triomphe de la Magdeleine, en la créance et vénération de ses sainctes reliques, Lyon, 1657, in-f°, — Voir surtout : FarzLoN (abbé). Monuments écrits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence, ouv. pub. par l’abbé Migne ; Pa- ris, 1848, 2 vols.
2. L'autorisation accordée par le roi René est du 16 avril 1448. (Faillon, t. !, p. 1005 et t. II, p. 1203-1207, n° 225.
3. Ibid.,t. I, p. 1006 et t. IT, p. 1208, n° 226. 4. Ibid. t. I, p. 1006 et t. IT, p. 1208, n° 2217.
5. On prétend qu’il x fut poussé par son confesseur ct par le dau- phin; ef. Lecoy de la Marche, Le Roi René,t. II, p. 139-140; Chevalier, Valentinois, t. II, p. 165-166 ; Villeneuve-Bargemont, t. IT, p. 18 ; Tri- chaud, p. 20 ; Bouche, p. 459.
6. Le 14 novembre, l'évêque de Marselle va en Arles entendre les témoins et examiner les livres liturgiques touchant le culte rendu aux saintes : le 19 novembre, il se rend aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour visiter les fouilles.
== 19.
les corps des saintes 1. Le 3 décembre il célèbre la messe ponti- ficalement, et les reliques sont déposées dans une châsse, dont deux clefs sont confiées au prieur de Montmajour, et deux autres remises au roi René 2.
Ainsi l'Eglise célébrait ostensiblement ses fastes, cependant que la synagogue se cachait dans un ghetto maudit. Sans doute, c'est pour les juifs comtadins la même tranquillité qu’au temps des papes : ils forment des groupes isolés et mènent dans chaque ville une vie particulière. Mais que de contraintes, que de prohi- bitions ! Synodes, conciles, assemblées des Trois-Etats, toutes les réunions s'occupent d'eux et contre eux édictent de nou- velles défenses 1, |
Soumis à des impôts spéciaux #, ils vivent en marge du droit commun. Le synode de 1441, réuni en Avignon par Pierre de Foix, empêche presque toutes relations de voisinage entre chré- tiens et israélites 5. L'assemblée des Etats du 12 novembre 1441
1. Sur cette question, voir l’abbé FaizLon qui a mal publié ses textes. On se dispensera de mentionner ici les nombreuses plaquettes hagiographiques qui ne recherchent que l'édification religieuse, sans se soucier de la vérité historique.
2. Les comptes du roi René donnent des détails curieux sur les sommes dépensées Ear le roi pour cette cérémonie. (Lecov de la Mar- che, Extraits des comptes, n°* 689-726). — Jean Eustache, abbé de Nizelle et conseiller du roi, composa une longue poésie de circonstance, publ. dans : DELOYE (Auguste). Prose sacrée ou poème sur l'élévation des corps de S° Marie-Jacobé et de S° Marie-Salomé, composé en 1448 par Jean Eustache, abbé de Nizelle, revue de Marseille et de Provence, Marseille, 1892, p. 402-130. Voir une intéressante